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CHRONOLOGIE
SPACE SHUTTLE

2003 partie 3

 

 

Octobre, la NASA ne pense pas pouvoir tenir la date d'avril 2004 pour la reprise des vols avec Atlantis. Fin 2004 serait plus optimiste. La mission STS 114 doit subir certains remaniements. Amarré à ISS, Atlantis et son équipage devront valiser les nouvelles procédures de réparations du bouclier thermique notamment les panneaux RCC. Les astronautes disposeront d'outils pour colmater les petits trous mais ne pourront rien faire contre des fissures telles que celles qui ont entraîné la catastrophe de Columbia. L'équipage commandé par Eileen Collins, devait initialement transporter 4 astronautes plus le nouvel équipage de relève ISS (3 personnes). A priori, une seule personne pourrait être embarquée pour ISS et 6 astronautes qui s'assureront de la sécurité du vol. 
Conséquence des "nouvelles règles de vol", les opportunités de lancement sont dans la pratique fort réduite. La  fenêtre de tir s'étale sur seulement 26 jours entre le 16 septembre et le 11 octobre 2004, 2 jours entre le 19 et le 21 novembre et deux jours également entre le 17 et le 19 janvier 2005. La prochaine fenêtre pour 2005 est en mars. De plus l'observations de jour de la séparation du réservoir externe n'a pas possible avant le 16 septembre 2004. 

Une mission sera intercaler entre STS 114 et 115, la mission STS 121 (en novembre 2004 avec Discovery) qui livrerait les gigantesques panneaux solaires pesant plus de 18 tonnes. Il est toujours prévu qu'Atlantis emporte les modules cargo italiens. 

Les opérations d'assemblage d'ISS recommenceront mi-2005 repoussant la mise en place du module européen ESA Columbus à 2007. 

Par ailleurs, les 11 membres du Aerospace Safety and Advisory Panel (ASAP) qui avaient été critiqués par le rapport de la commission Gehman, ont démissionné. ASAP avait été créé en 1967 après l'accident tragique d'Apollo 1. Le budget d'ASAP n'était que de 550 000$ par an (Par comparaison, le CAIB a dépensé 15 millions de dollars pour son rapport sur Columbia). D'après Mike Mott, vice président de Boeing NASA Systems, les navettes doivent voler jusqu'à la fin du programme ISS en 2018. « Les navettes et la station font partie d'un système intégré ». L'OSP (Orbital Space Place), même s'il volait dès 2010, ne remplacera pas la navette. Aujourd'hui, personne ne sait encore à quoi pourrait ressembler le successeur de la navette. Mott pense que la NASA attribuera entre 10 et 12 milliards de dollars de contrat dans les 3 à 4 ans à venir. 

23 octobre, Thiokol réalise un essai au sol d'un booster SRB à 5 segments pendant 128 secondes. Ce troisième d'une série de quatre essai (Engineering Test Motor-3) permettra de qualifier le booster dont la chargé a été augmenté de 25% (5eme segment) de même que la poussée (plus 120 tonnes) et la poussée. Le programme à l'origine prévu pour augmenter les performances du Shuttle et réduire les risques en cas de problèmes vise maintenant à essayer ces nouvelles technologies pour des dérivés de propulseurs solides. Il n'est pas prévu d'équiper le Shuttle de ces boosters pour l'instant. ces tests de mise à feu sont réalisés par ATK Thiokol Propulsion Division, filiale de Alliant Techsystems Inc., basée )à Promontory, Utah, au nord de Salt Lake City. 

 

Les restrictions de vol du Shuttle énoncées après l'enquête sur l'accident de Columbia contraignent la NASA à ne lancer leur navette que 6 mois dans l'année. En effet elles imposent de pouvoir filmer l'ascension du véhicule jusqu'à la séparation du réservoir externe en visibilité du soleil, donc des lancements de jour. Comme la majorité des missions seront associées à la construction de la station ISS, les fenêtres de lancement seront en plus assujetties aux complexes lois de la mécanique céleste. Néanmoins, la NASA espère pouvoir lancer le Shuttle de nuit si elle améliore son système d'imagerie en vol. Les recommandations imposent de filmer le Shuttle dès le lancement et jusqu'à la séparation des boosters et d'en proposer au minimum trois vues différentes. Des avions équipés de caméras permettraient d'apporter des vues supplémentaires jusqu'à la mise en orbite. Pour le moment, l'agence a modifié la moitié de son parc de caméras au sol ainsi que celle qui seront monté sur le véhicule (réservoir et boosters). Pour la première fois, la NASA a ajouté des caméras haute définition à son réseau d'imagerie et ouvert un nouveau laboratoire de traitement et d'analyse (3 millions $). Un avion NASA WB-57F embarqueraient deux caméras en altitude afin de filmer le Shuttle lors de la mission 114 en 2004. Avec les caméras au sol, la lueur des flammes des boosters empêchent de voir le reste du véhicule et de repérer la chue d'un éventuel débris.  

Au sol, l'agence spatiale américaine a ajouté 10 caméras au sol aux 13 qui existaient déjà, dans l'espoir d'être en mesure de déceler un éventuel incident. Trois types de caméras mobiles seront disponibles, toutes doublées d'appareils photos: à courte portée (du lancement jusqu'à 57 secondes de vol), à moyenne portée (110 secondes de vol) et à longue portée (165 secondes). Les caméras à longue portée sont les plus impressionnantes, dotées d'objectifs dont la longueur focale atteint 10 000 millimètres, des canons comparés aux objectifs de 600 mm déjà impressionnants utilisés par certains photographes professionnels. Le prix de ces bijoux optiques: 400 dollars par centimètre de focale, soit 400.000 dollars par objectif. La vitesse de ces caméras traditionnelles atteint 100 images à la seconde, contre 60 images/seconde pour les anciennes caméras de la NASA. Elles vont être doublées de caméras numériques à haute définition. Les images numériques, dont la définition demeure inférieure au film classique, offrent l'avantage de la fiabilité et de la rapidité puisque les images pourront être examiner dans l'heure suivant le lancement, au lieu des 24 à 30 heures nécessaires pour le traitement du film.

    

Vue du nez en carbone d'Atlantis au sol. Il sera envoyé chez Vought à Fort.Worth, Texas, un sous traitant de Lockheed Martin pour des tests.

 

Remise en place du pods OMS sur Atlantis. Généralement ils sont démontés et inspectés tous les 4 vols. 

7 novembre, la NASA nomme les noms des trois MS qui seront ajoutés à l'équipage de la mission STS 114. 

Andrew Thomas, Wendy Lawrence et Charles Camarda rejoindront la commandant Eileen Collins, le pilote James Kelly et les MS Stephen Robinson et Soichi Noguchi du Japan Aerospace Exploration Agency nommé en 2001. Il n'y aura pas de rotation d'équipage pour la station au cours de ce vol, la mission ayant été remplacé par un vol de démonstration "post Columbia" visant à qualifier sur orbite les techniques de dépannages de la protection thermique des Orbiters.

De plus, la NASA envisagerait sérieusement d'arrêter l'exploitation du Shuttle lorsque l'assemblage de la Station Spatiale Internationale sera terminé. Une circulaire, datant de septembre et intitulée " Space Shuttle Decision Timeline ", envisage de retirer les navettes à la mi-2013. Cette hypothèse est basée sur une diminution du besoin en tonnage des expériences scientifiques menées à bord de la station, et de la diminution des besoins en pièces de rechange. La NASA envisagerait même de réduire voire de supprimer l'équipage des navettes dès mi-2010. A moyen terme, la circulaire prévoit " l'US Core Complete " pour mi-2006, après 9 vols de navettes dont 2 vols prévus pour qualifier les modifications post-Columbia. Les partenaires internationaux de l'ISS pourront résider à bord de l'ISS à partir de mi-2009, avec un total de 5 vols par an. Le développement de l'OSP (Orbital Space Plane) serait accéléré pour que dès 2008, un véhicule de secours (CRV) soit disponible, et dès 2010, le véhicule de transfert (CTV) soit opérationnel. Cependant, le seul moyen de redescendre des expériences ou du cargo de la Station restera toujours les navettes spatiales, même après 2013, avec ou sans équipage.

Le Freedom Star qui sert à récupérer les boosters SRB après leur retombée dans l'Atlantique a récemment été restauré à Fort Georges Island, juste à coté du centre spatial. Ce navire sert aussi à tirer les réservoirs extérieur depuis l'usine de Michoud

OPF 3, 11 novembre, mise en place de la canalisation "17 inches" servant à alimenter les moteurs SSME de Discovery en carburant LOX LH2.

Mise en place d'une caméra sur la jupe arrière d'un SRB monté sur le MLP en préparation des tests de vibration prévu le 17 novembre. 

Le 17 novembre, comme prévu le MLP 3 sur lequel deux boosters SRB ont été boulonnés est sortie de la baie 1 du VAB est est transporté quelques centaines de mètres plus loin sur la crawlerway. Cette opération réalisée à vitesse variable afin de mesurer les vibrations engendrées lors de la sortie et de la rentrée du stack dans le bâtiment. Le MLP et le crawler sont munies de capteurs, sondes et caméras qui permettront de mesurer et d'enregistrer toutes ses données. D'autres sorties sont prévues pour les prochains mois sans les boosters. Le MLP a été ensuite rentré dans la baie 3 du bâtiment. Ce n'est pas la première fois qu'une telle opération est réalisé dans le programme; en 1980, une paire de SRB avait été sortie du VAB en préparation du vol STS 1 et en 1986, une autre paire de boosters avaient été "baladé" afin de tester leur déformation pendant les "rollout". 

300 millions $, c'est ce que coûtera la remise en état et en service de la navette spatiale américaine. Ce chiffre se décompose en 60 millions dépensés d'ici à la fin 2003 et 175 millions en 2004 pour les modifications de la navette et de son système de lancement, et 45 millions en 2004 pour le fonctionnement du nouveau Centre d'ingénierie et de sécurité de la Nasa (NESC), chargé du contrôle de la navette. Les modifications les plus coûteuses sur les deux ans (65 millions) sont celles menées sur le réservoir externe de la navette. En deuxième position en termes de coût (57 millions) arriveront les nouvelles procédures permettant l'inspection de la navette par les astronautes alors qu'ils se trouveront en orbite, et la mise au point de techniques leur permettant de réparer dans l'espace des dommages subis par le bouclier thermique. Le troisième poste (44 millions) recouvre les modifications au système de caméras permettant de suivre la navette pendant les premières minutes de décollage, de façon à détecter les anomalies au lancement et prendre des mesures pour sauver l'équipage.

Ce total est estimé à 280 millions, pour les modifications déjà décidées et chiffrées. La facture pourrait augmenter à mesure que se rapproche la date de reprise des lancements, fixée à septembre 2004. A ces coûts s'ajoutent les frais de l'enquête menée pour identifier les causes de l'accident de Columbia, qui totalisent 152,4 millions de dollars. Cette somme se décompose en 112,6 millions dépensés par la NASA pour aider le Comité d'enquête indépendant, 18,7 millions pour le CAIB et 21,1 millions pour collecter les morceaux de la navette qui s'était désintégrée au dessus du Texas et de la Louisiane.

3 décembre, la NASA nomme 4 astronautes qui participeront à la mission STS 121 prévu après STS 114. Elle sera commandé par le vétéran Steven W. Lindsey (USAF), Mark E. Kelly (USN) et Carlos I. Noriega et Michael E. Fossum comme MS. La mission permettra de terminer les tests du matériels STS ainsi que de ravitailler la station en vivres et équipements.  

Le 5 décembre, Atlantis est sortie de l'OPF 1 et amené dans la baie 4 du VAB le temps de réaliser la visite de contrôle annuelle des systèmes de levage, des grues et plateformes de services du hangar.

 

Le 9 décembre, VAB HB 3, les techniciens du KSC commencent le démontage des SRB monté en février dernier pour STS 114. 

Le 16 décembre, Atlantis est ramené dans l'OPF 1.

 

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